lundi 13 janvier 2020

EXPOSITION
11-01 > 02-02-2020
Nous avons lancé le défi en début de saison à des artistes et élèves issus d’académies, de décliner la parure du corps, au sens large du terme, en privilégiant des créations contemporaines et l’alliage de savoir-faire et d’imagination. Toutes les techniques/matières étaient bienvenues : parures en métal, papier, plexi, céramique, plastique, matériau pauvre, récup… ou encore photos, vidéo ou tout autre support présentant des parures. Ils sont ainsi 24 artistes et un collectif à vous proposer leur interprétation personnelle. 
Plusieurs artistes vous présentent des bijoux, de petite ou grande taille, du discret à l’audacieux, de l’élégant au plus créatif. Nadine Braeckeleer propose des pièces déclinées sur le thème de la dualité : elles peuvent être portées de façons différentes (en bague ou en collier ; dans un sens ou dans un autre…). Dominique Thomas exploite l’interaction entre le corps et le bijou, entrave éventuelle du mouvement : bijou d’épaule, bagues pour deux doigts... tout en légèreté et transparence. Brigitte Raoult transpose dans ses bijoux délicatement dessinés un moment de grâce qu’elle a vécu en forêt. Mirella Mazzariol, avec son collier monumental en maillechort, reliant la tête au ventre, symbolise à merveille le poids de nos problèmes… Nicole Collard mêle quant à elle matériaux nobles et fantaisie dans ses colliers.
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 Isabelle Linotte revisite les accessoires de parure en chambre à air ciselée et brodée à la main : tour de cou, petits chaussons aérés et aériens, coiffe médiévale à cornes... « Tout ce qui brille n’est pas or », c’est l’idée défendue par Isabelle Azaïs, qui n’hésite pas à allier dans son collier la couverture de survie et la feuille d'or laminée. Lydia Piccinini s’est basée sur un matériau brut et naturel, la ficelle de lin pour faire naître du point jersey divers accessoires en volume… et nous faire la démonstration qu’on peut créer avec très peu. Toujours dans l’insertion de matériaux du quotidien, le beau travail de la céramiste-plasticienne Bettina Philippo et sa série de colliers et accessoires originaux et chargés de sens. Et oui, il est aussi possible de faire un ras-de-cou avec un emballage de papier boucherie ! C’est le challenge qu’a relevé Cécile Ahn, cette spécialiste du détournement des papiers. Autre approche de la récup d’objets, riche en symbolique, ce collier poétique d’Evelyne Balle, fait de plumes à écrire, pour parer l’autre de mots tendres qu’elle ne sait lui dire.
Irène de Groot et sa série de portraits photographiques «l’Homme aux parures de têtes» dont les pièces en galalithe, au-delà de toute référence ethnoculturelle, sont de véritables objets d’art. Le bijoutier-dinandier Pascal Jacques et ses parures métalliques formées pour épouser parfaitement le corps. Se côtoient une collection d’armures-parures, révélant la femme guerrière allant combattre, et des ornements de têtes coiffes toutes droit tirées d’un monde fantastique. Des pièces en métal battu sont également proposées par Alice Pirson (coiffe, boucles d'oreille et manchettes) et Eric Seidoff (bijoux de cuivre avec intégration de bois et d’autres matières). Max Rodhain travaille quant à lui la tôle d’aluminium et l’acier poli représentant le rêve et les désirs de l’humain à travers le corps.
 Alain Bombaert et sa paire de tongs dorées, symbole du paraître, et Jacques Patris, propose au visiteur de se prendre en photo avec une couronne d’épines à la fausse goutte de sang. Hugo Meert joue quant à lui avec la céramique pour créer des formes de parures très design, avec une pointe d’ironie : son bijou de pouce sous cloche, ou sa déclinaison de gants de boxe « Fuck as usual » donnent le ton ! Cécile Dalcq fige dans la résine la chair et les tabous du corps, avec humour noir : sa broche «Destins croisés» évoquant le sang des champs de bataille, son pin’s en forme de mamelon et un autre au nom grinçant «fin de parcours, tumeur, tu meurs».
Un collectif d’élèves en céramique de l’Académie de Châtelet a choisi de mettre le sein de la femme au coeur de leur installation « the woman’s breast » : 35 seins d’argile au départ similaires, parés de diverses façons (dentelle, tissu, cuir, incisions chirurgicales...) évoquent tour à tour la vie, les variations du corps, le désir, la maladie, l’usure du temps...
Françoise Canart, propose de mettre côte à côte deux voiles symboles de deux religions : l’hijab et le voile de mariée. Par ailleurs, la femme peut se voiler les cheveux de diverses façons à travers le monde et à des fins variées : châle, foulard, voilette, mantille… soulignent ici la féminité des femmes au centre de l’installation de France Paquay, dont les portraits sont projetés sur un voile en mouvement.
 Charles Lemaire, transpose sur son modèle la technique du kintsugi : la parer d’or telle une porcelaine pour en souligner les cicatrices. De même, Marie-Sophie Joie fait un clin d’oeil à cette technique japonaise en rehaussant d’or un dessin délicat d’une biche morte sur le bord de la route, dont les petits sont sortis du ventre… Elle amène ainsi une autre dimension du mot «parure» : les parures d'une viande sont les morceaux qui restent quand on la découpe (on la "pare").
Bref, vous l’aurez compris, on trouvera dans cette exposition une variété d’interprétations. Bienvenue à tous et n’hésitez pas à venir discuter avec les artistes lors du vernissage le vendredi 10 janvier, ou lors de permanences les dimanches après-midis.
En pratique :
Exposition «Parures de corps», du samedi 11 janvier au dimanche 2 février 2020. Vernissage le vendredi 10 janvier à 19h00, en présence d’artistes. Au Centre Culturel de Ciney asbl - Place Roi Baudouin 1 - 5590 Ciney
Exposition accessible du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00, le samedi matin de 9h30 à 12h30. Présence d’artistes les dimanches après-midi de 14h00 à 17h00. Visites guidées sur réservation uniquement.
Entrée libre.
Infos : culture@ciney.be

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